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« D’ICI CINQ ANS, L’IA AURA INTÉGRÉ TOUS LES ASPECTS DE NOTRE VIE QUOTIDIENNE »

15 minutes

22.01.2023

Article GenI
La révolution de l’IA est en marche. Cette nouvelle technologie recèle également un certain potentiel dans le domaine du recrutement. Pour en savoir plus, consultez notre article de blog "L’IA dans le recrutement".


 

Mais comment le groupe Adecco se prépare-t-il à la révolution de l’IA et dans quel domaine du recrutement l’IA est-elle déjà utilisée ? Quelles sont les opportunités et quels sont les risques associés à cette nouvelle technologie qui conquiert actuellement tous les domaines de la vie ? Greg Shewmaker, SVP Global Operations de The Adecco Group, répond à ces questions et à plusieurs autres interrogations dans cet entretien. 

 

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Greg Shewmaker, Group SVP Global Operations veille d’une part à offrir suffisamment d’espace à ce thème et d’autre part à ce que des directives et des conditions cadres soient élaborées quant à l’utilisation de l’IA au sein du groupe Adecco. 

 

Greg, le groupe Adecco utilise-t-il déjà l’IA dans le processus de recrutement ?

Oui, notamment dans le domaine de l’IA générative (Gen AI). Nous avons par exemple un créateur de CV qui a été développé en France et qui est maintenant disponible dans le monde entier.  Notre outil Career Assistant intègre la nouvelle génération d’agents conversationnels reposant sur OpenAI, et plusieurs générateurs de descriptions de poste sont actuellement testés dans différents pays.

Qu’est-ce qui est prévu au sein du groupe Adecco en matière d’IA dans le recrutement ? 

Ce n’est pas encore très clair, mais je vois deux possibilités. La première comprend les exemples mentionnés précédemment : il s’agit notamment d’améliorations tactiques de la productivité, comme des générateurs de CV et de descriptions de poste, des questions/préparations d’entretien automatisées, des chatbots pour le service à la clientèle, ainsi que la gestion des e-mails et du calendrier.

L’autre façon d’envisager l’intégration de l’IA est plus stratégique. C’est notamment le cas de la plateforme d’emploi que nous mettons en place en collaboration avec Microsoft. Il s’agit d’un marché mondial des talents basé sur une plateforme d’intelligence artificielle. Un autre exemple serait la formation et le lancement de notre propre modèle d’IA, basé sur les nombreuses données mondiales dont nous disposons aujourd’hui.

L’idée est de progresser sur les deux fronts, avec à la fois des solutions tactiques qui offrent un avantage immédiat à nos recruteurs et à nos candidats/collaborateurs, et des innovations qui nous démarquent de nos concurrents.

Dans quels domaines du recrutement voyez-vous le plus grand potentiel pour l’utilisation de l’IA ?

Pour commencer dans l’automatisation des tâches administratives très chronophages.

Imaginez, par exemple, avoir votre propre assistant virtuel capable de publier des offres d’emploi, d’éplucher les CV, de programmer des réunions, d’envoyer des messages de suivi, etc. Tout cela est déjà possible et nous allons le déployer à grande échelle pour permettre aux responsables du recrutement de se concentrer davantage sur ce qu’ils affectionnent le plus : parler aux candidats et aux clients.

Le deuxième domaine dans lequel l’IA apportera une réelle valeur ajoutée à notre activité est celui d’une meilleure identification des candidats adéquats. Dans le cadre de la plateforme d’emploi sur laquelle nous travaillons en collaboration avec Microsoft, nous examinons dans quelle mesure les compétences techniques et relationnelles, l’adéquation culturelle et les motivations personnelles contribuent à une plus grande probabilité de réussite à un nouveau poste. L’IA générative nous y aide avec une fraction seulement des données qui auraient été nécessaires il y a encore un an.

Quels sont les risques de l’IA dans le processus de recrutement ?

La supervision humaine de l’IA et le bon sens restent de mise pour certaines décisions. Aussi passionnante et prometteuse soit-elle, cette technologie a exactement un an et a besoin de plus de temps pour gagner en maturité et en précision. Il arrive que l’IA rate sa cible et formule des suggestions imprécises ou non pertinentes. Dans un avenir proche, l’IA générative devrait être utilisée pour réaliser des tâches chronophages simples et aider à catégoriser les décisions qu’un être humain peut encore prendre ou, a minima, valider.

Dans quelle mesure les décisions prises par l’IA en matière de recrutement peuvent-elles compléter ou remplacer les décisions humaines ?

L’IA peut automatiser la gestion des e-mails et des calendriers. Elle peut publier des offres d’emploi sur des sites dédiés, en assurer le suivi et adapter la procédure en fonction des réponses. L’IA peut collecter et trier des CV, procéder à une évaluation initiale des candidats et planifier des entretiens d’embauche. Elle peut suggérer des questions initiales pour les entretiens d’embauche, poser ces questions et même des questions de suivi sur la base des réponses d’une personne.

Mais ce dont l’IA est encore incapable aujourd’hui, c’est de déterminer si une personne va réussir à un poste donné ou dans telle ou telle entreprise. Cela exige toujours de faire appel à un expert qui comprend les attentes et les besoins du client.

Quelles sont les considérations à prendre en compte en matière d’éthique et de protection des données lors de l’utilisation de l’IA dans le recrutement ?

L’IA connaît un développement fulgurant, et le paysage change chaque semaine. Le groupe Adecco travaille à la mise à jour de nos normes d’utilisation et de nos directives et en publiera la dernière version d’ici fin novembre. Ces normes comprendront des directives sur la protection des données, la propriété intellectuelle et la sécurité informatique, ainsi que des principes de responsabilité en matière d’IA, tels que la transparence des modèles, l’impartialité des résultats et la sélection des partenaires. La sécurité et l’utilisation responsable de l’IA sont des priorités absolues pour notre conseil d’administration : notre comité dédié à l’IA éthique définit et fait appliquer ces normes et politiques de manière indépendante.

Avez-vous des recommandations ou des conseils à donner aux entreprises qui envisagent d’utiliser l’IA dans le recrutement ?

D’ici cinq ans, l’IA aura intégré tous les aspects de notre vie quotidienne, à l’instar d’Internet aujourd’hui. Mais il s’agit encore pour le moment d’une technologie en développement, dont tout le monde apprend et explore le potentiel. Notre approche consiste à prendre très au sérieux ces nouvelles capacités de l’IA, en essayant d’adopter une approche la plus rigoureuse possible, c’est-à-dire en préparant nos données, en formant nos collaborateurs, en développant une nouvelle feuille de route technologique et en établissant notre première stratégie en matière d’IA à l’échelle du groupe. Nous examinons en outre de nombreuses applications tactiques pour tester et apprendre, nous établissons des partenariats avec des entreprises technologiques qui connaissent beaucoup mieux l’IA, et nous écoutons et apprenons de nos clients qui explorent également les possibilités de l’IA. Bien que chaque entreprise doive avoir sa propre stratégie en matière d’IA, je ne peux que recommander de ne pas attendre que le paysage de l’IA s’éclaircisse ou devienne moins risqué. Commencez dès maintenant, sans quoi vous risquez de vous retrouver à la traîne.

En savoir plus sur le sujet

Si vous souhaitez en savoir plus sur l'utilisation de ChatGPT dans les candidatures, Martin Meier VP Adecco Workforce Solutions Suisse alémanique, vous explique dans une interview avec SRF ce à quoi vous devez faire attention lors d'une candidature (en allemand).

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